CONTES
1-Un vieux lapin sage
Il était une fois un lion qui décimait les animaux de la forêt pour satisfaire son solide appétit. "Laissez-moi faire! Je vais lui parler!" dit Grand-Père Lapin, qui était aussi vieux que sage. Persuadés de ne jamais le revoir, les lapins lui firent ses adieux, et Grand-Père se mit en route. "J'ai rencontré un lion féroce qui tue tous les animaux!" dit-il au lion, en arrivant devant sa tanière. Il se prétend le nouveau roi de la forêt! A ces mots, le lion poussa un rugissement terrible. "Indique-moi où est ce prétentieux!" gronda le fauve. Grand-Père le conduisit jusqu'à un puits. Apercevant son reflet dans l'eau, le lion rugit férocement et bondit sur son prétendu ennemi. Il tomba au fond du puits et se noya, et les animaux de la forêt furent ainsi sauvé.
2-Le renard et le bouc
Un jour, un renard tomba dans un puits et ne put en remonter.  Par chance, un bouc vint à passer par là.
              -Cette eau est-elle bonne? demanda l'animal assoiffé.
              -Excellente! Viens! Descends vite te désaltérer! lui répondit  le prisonnier.
              Le bouc ne se fit pas prier et sauta dans le puits. Et quand  il eut bien bu, il voulut en sortir.
              -Appuie tes pattes de devant contre la paroi! lui ordonna le  renard. Je monterai sur ton dos, et une fois en haut, je te hisserai à ton  tour.
              Le bouc accepta et fit ce que le renard avait dit. Son  compère escalada son échine, atteignit le haut du puits, et sortit.
              -Et moi? appela le bouc, en l'entendant s'éloigner.
            -Toi? Il te fallait  réfléchir plus tôt! répliqua le renard. Adieu, je suis pressé! 
3-L'union fait la force
Rodolphe le pigeon et ses amis survolaient un champ lorsqu'ils aperçurent des grains de blé éparpillés autour d'un arbre. Ils s'empressèrent de fondre sur les grains mais, à peine avaient-ils commencé à picorer qu'un filet tomba de l'arbre et s'abattit sur eux. "Au secours!" crièrent-ils. "Nous allons finir en pâté de pigeons!" Seul Rudolphe garda son calme. "Ecoutez-moi, dit-il, même avec ce filet enchevêtré autour de nos pattes, si nous volons tous ensemble, nous pourrons partir d'ici!" Et c'est ainsi que les oiseaux s'envolèrent. L'union fait la force, n'est-ce pas?
4-Le grand saut
Deux grenouilles tombèrent dans un trou. Impossible d'en  sortir! "Nous sommes désolés pour vous!" s'écrièrent leurs amis, du haut  du trou. "Mais il n'y a pas moyens de vous tirer de là!" 
              En entendant ces mots, l'une des grenouilles perdit courage  et renonça à tenter de s'échapper. Sa campagne était sourde: elle pensait que  leurs amis les encourageaient. Rassemblant toute son énergie, elle bondit hors  du trou.
              En voyant son succès,  l'autre grenouille fit de même. Ce jour-là, elle avait appris une leçon. Les  encouragements sont toujours d'un grand secours!
5-L’âne vêtue de la peau du léopard
Un jour, un âne trouva un paquet sur la route. Il le prit et  l’ouvrit : il renfermait une peau de léopard ! Il s’en revêtit  aussitôt, pensant qu’ainsi, les animaux auraient peur de lui. Et  c’est ce qui arriva ! À peine le  voyaient-ils qu’ils s’enfuyaient à toute vitesse. Les oiseaux s’envolaient  jusqu’à la cime des arbres, les lapins se terraient dans leur terrier, et tous  les animaux étaient terrorisés. À l’exception du renard…
              Le jour où il le rencontra, le faux léopard se mit à pousser  ce qu’il croyait être des feulements. Mais de sa gorge ne sortit qu’un brame  retentissant !
              Hi, han ! Hi, han ! « Maître Renard, tu n’a  donc pas peur d’un léopard ? » s’étonna-t-il.
              « Pas d’un léopard  qui braie comme un âne ! » se moqua son compère.
6-Qui est le plus malin ?
Quatre bœufs paissaient dans un pré quand l’un d’eux aperçut un lion. « Vite ! » cria le bœuf. « Mettons-nous en cercle, queue contre queue, cornes vers l’extérieures ! » « Vous ne m’arrêterez pas ! » se moqua le lion. « Je suis l’animal le plus féroce du monde ! » Il fonça sur l’un des bœufs, mais se heurta à ses cornes acérées. Puis il s’attaqua tour à tour aux autres, sans succès. « Tu es peut-être l’animal le plus féroce, mais pas le plus malin ! » ironisèrent les bœufs.
7-Le chêne et le roseau
Un chêne poussait au bord d’un étang planté de roseaux. En  voyant leurs frêles tiges plier sous les assauts de la bise, il se vantait de  rester bien droit, et de résister quand soufflait le vent mauvais.
              Une violente tempête se  déchaîna bientôt sur l’étang, et les roseaux ployèrent sous le vent. Quand le  calme fut enfin revenu, ils se redressèrent comme avant. Le chêne, en revanche,  était dans un triste état ! Il gisait sur le sol, les branches cassées, et  à demi déraciné. « Mieux vaut parfois accepter son infériorité, plutôt que  de lutter contre plus fort que soit ! »   lui dirent les roseaux.
8-La limace et l’escargot
Il était une fois une limace et un escargot absolument  inséparables. Ils habitaient sous un vieux rondin de bois qu’ils partageaient  avec une colonie de cloportes. Pour éviter les oiseaux gourmands de leur chair  tendre, ils ne sortaient que la nuit.
              Cette nuit-là, ils regagnaient leur logis après avoir  copieusement dîné de tiges et de feuilles fraîches. Comme d’habitude, la limace  raillait l’escargot pour sa lenteur, car il transportait sa maison sur son dos.  Mais à leur arrivée, le rondin de bois avait fait place à un tas de sciure. Les  cloportes l’avaient dévoré ! La limace éclata en sanglots. « Que  vais-je devenir ? » se lamenta-t-elle. « Le jour se lève, les  oiseaux vont arriver ! Et je n’ai plus de maison pour  m’abriter ! »
              « Ne t’inquiète  pas, » la rassura l’escargot. « Ma coquille est suffisamment grande  pour deux ! Tu y trouveras refuge jusqu’à ce que nous découvrions un autre  rondin de bois ! » Depuis, la limace ne se moque plus de  l’escargot ! 
9-L’âne qui chantait pour la lune
L’âne et le renard étaient d’excellents amis. La nuit, ils se  retrouvaient souvent pour voler de quoi manger. Un soir, ils découvrirent une  basse-cour pleine de poulets bien dodus pour le renard, et un champ de navets  bien mûrs pour l’âne. Ils mangèrent tant et tant que leur ventre faillit  exploser ! L’âne était si heureux qu’il voulut chanter, mais son compagnon  l’en dissuada. « Je t’en prie, ne chante pas ! » lui dit-il.  « Tu vas réveiller le fermier et, de toute façon, tu as une voix  horrible ! »
              « J’ai une jolie voix, » répliqua l’âne, très  fâché. « Écoute ! » À peine eut-il ouvert la bouche que le  renard détala, se glissa sous la clôture et se boucha les oreilles. Alors l’âne  se mit à braire pour la lune. 
              « Quelle cacophonie ! » Le fermier et sa  famille se réveillèrent, saisirent de gros bâtons et se ruèrent dans le champ.  L’âne se retrouva bientôt couvert de coups.
              « Ne dis rien, je t’en supplie, » lança-t-il  lorsqu’il rejoignit le renard. « Tu avais raison ! J’ai une voix  horrible ! » 
10-Le prix de la liberté
Un loup décharné et à demi mort de faim rencontra un jour un  chien gros et gras. Ils se mirent à bavarder, et le loup reconnut qu’il  aimerait lui aussi vivre dans une ferme où il serait bien nourri. « Viens  avec moi, » lui dit le chien. « Tu m’aideras à garder la  maison ! En guise de récompense, tu mangeras autant qu’il te  plaira. »  
              Chemin faisant, le loup  remarqua une marque, au coup de son compagnon, et lui demanda de quoi il  s’agissait. « C’est la trace de mon collier ! La nuit, je suis  attaché, «  expliqua le chien. « Tu t’y habitueras ! »  « Non ! » Lança le loup. « Pour moi, la liberté n’a pas de  prix ! » 
Les textes sont extraits du livre  
            «  Histoires d’animaux, plus de 60  histoires à raconter,   EDITIONS LLC »

