1-Animaux en péril
 Il y a quelques années,
                            
                              
                              
                              
                            au zoo de Berlin, un oiseau  tropical, qui était  seul dans une cage, s’était élancé vers nous. Il  avait cueilli un brin de paille par terre, puis me l’avait tendu à  travers le grillage. J’avais pris la paille, et aussitôt l’oiseau  avait porté   au grillage des coups  de bec  furieux qui voulaient exactement dire : « Je n’en puis  plus,  au secours !  sortez-moi   de là.»  J’offris alors  une autre   brindille à l’oiseau,  il la jeta,  alla cueillir encore une  paille  qu’il  me tendit à nouveau, et une  seconde fois, sitôt  son cadeau fait, cogna  comme un fou le grillage. Est-ce possible  qu’il m’ait offert un cadeau pour que je lui rende service ? Avait-il  compris que je pouvais le comprendre et comprendre sa soif de liberté ? Ce  qu’il n’avait pas compris, c’est que je ne pouvais rien pour lui.
                            Nous nous émerveillons tellement  de tous ces animaux que nous oublions que le zoo est avant tout une prison.
  
                          
Edgar MORIN, Journal de Californie (Le Seuil, éd.).
-Question 1 : Rédige  une lettre qui mettra en avant des arguments pour démontrer qu’un oiseau n’est  pas fait pour être enfermé dans une cage.
                            -Question 2 : Imagine  un discours qui sera prononcé par l’oiseau lui-même, discours argumenté pour lui  permettra de retrouver sa liberté perdue. 
2-L’homme et la chasse
Certaines espèces animales ont pu s’adapter aux diverses transformations  apportées par l’homme-agriculteur au milieu naturel ; c’est le cas de la  perdrix grise par exemple. Pourtant, dans certaines régions de mono-culture ou  de grandes cultures, le milieu, débarrassé de tout couvert permanent de  végétation, n’est plus capable d’accueillir les animaux. Aussi, pour que  ceux-ci puissent s’y maintenir ou y revenir, l’homme a-t-il dû recréer un  milieu accueillant. Par exemple par la création de bandes-abris qui sont des  bandes de culture, offrant des possibilités d’alimentation avec récupération  d’eau de pluie, végétation d’arbustes à baies, parcelles de céréales.
                            Au moment des moissons, pour  éviter de détruire les animaux au sol, on peut installer des « barres  d’envol », lourdes chaînes pendant à côté du tracteur et faisant fuir  lapins, lièvres et perdrix avant qu’ils soient broyés par les machines. Enfin,  on tente de faire disparaître la pratique qui consiste à brûler les chaumes.  Pour surveiller, aménager, éviter le braconnage et les excès, l’homme-chasseur  a créé le garde-chasse national.
                            Tous ces aménagements profitent  à tous les autres animaux, et concourent au maintien d’une chaîne alimentaire  harmonieuse, comprenant les oiseaux insectivores, les rongeurs et leurs  prédateurs.
                            Le rôle du chasseur dans tout  cet équilibre est primordial. Puisse-t-il s’en montrer digne et gérer avec  raison ces richesses naturelles.  
D’après J.-Cl.Chantelat, Au plaisir des mots, lectures et langage 6e, Classique Hachette.
-Question : Rédige un texte pour montrer tout l’intérêt que présente le maintien ou la préservation de l’espace vital et du milieu naturel des animaux dans le travail agricole.
3-Une forme de délinquance
On ne compte  plus les voitures en stationnement qu’on retrouve privées de quelques-uns de  leurs accessoires ou leurs  pneus  crevés,  leur capote  lacérée ;  les cabines   téléphoniques  où  des fils   pendent, ayant  perdu leur combiné ;  les entrées, les couloirs des immeubles où des estafilades zèbrent la peinture  des murs…
                            Pour désigner ces déprédations, dont la  liste serait longue, le mot vandalisme est cependant trop fort. Ces actes de destruction  représentent une forme gratuite du vol, lequel se répand d’ailleurs en  proportion égale dans nos villes.
                            Ces   déprédations  se multiplient  surtout dans les quartiers périphériques de  nos villes où, dans la promiscuité 
                            des grands  ensembles d’habitations, vivent  de  nombreux   jeunes qui, sans emploi et  sans  grand espoir d’en 
                            trouver un, se  sentent exclus  de la société. Certains  d’eux, en  détruisant, chaque nuit, ce  qui se trouve à leur 
                            portée,  signent leur passage. C’est une façon d’exister. Il ne faut pas s’y  tromper : cette forme de délinquance 
                            est beaucoup  plus inquiétante que le vol. Elle est le signe d’une démoralisation profonde.  Détruire est 
                            toujours un  attentat contre soi-même.
D’après Pierre GASCAR.
-Question 1 : Rédige une lettre  étayer par des arguments pour convaincre les responsables d’une ville de tout  faire pour éviter aux jeunes de sombrer dans l’oisiveté et la délinquance.
                            -Question 2 : La courbe de la  délinquance suit celle de la misère, avait observé un grand écrivain du XIXe  siècle. Rédige un texte argumenté pour démontrer que la misère influe sur les  comportements et incite les jeunes au mal. 
4-La foi dans le progrès
Quand j’entends  des paresseux et des ignorants parler du malheur de vivre dans le progrès, je  songe à ce qui se passait,  dans les années 1870-1890, sous  le  toit  d’une  baraque   laboratoire de Menlo Park. A cette époque, 
                            l’âge d’or de  l’invention  donnait des  ailes à des ingénieurs à col dur et col pur.  Quand Edison eut dessiné son 
                            premier  phonographe, il travailla trente-six   heures avec son mécanicien. Ils eurent des larmes aux yeux et des 
                            frissons  partout lorsque, de la boîte, sortit une voix nasillarde qui disait :  « Marie a un petit agneau.» Quand la première lampe  à incandescence s’illumina, toute l’équipe demeura quarante-six heures sous ce  toit, fascinée, 
                            fixant la  lumière jaune, jusqu’à ce que le filament soit complètement brûlé.
                            Tout   notre  monde moderne  est né   dans  les veillées  de  ces  Edison. C’est ce  monde-là  qui permet   à nos 
                            clochards  de prendre un Boeing  pour   Katmandou  et aux dégoûtés  de la technique de  se faire   entendre à la 
                            radio. Est-ce  que  les Edison  avaient foi   dans le progrès ?   Certainement. Pensaient-ils que le progrès ferait le 
                            bonheur  des hommes ?  Sans   aucun  doute. Mais  au-delà   de  la foi  et  de  la morale, c’étaient  des possédés. 
                            Ils étaient  possédés  par le génie  du faire. Tout ce qui  peut marcher   doit être  mis en marche. Tout ce  qui est 
                            réalisable  doit être réalisé. Pourquoi ? Parce que.  Ils étaient  emportés  par  la  passion  de  l’ingénieur. C’était 
                            peut-être un  aveuglement, mais qui nous a éclairés.
Louis PAUWELS, Lettre ouverte aux gens heureux et qui ont bien raison de l’être (Albin Michel).
-Question : Est-il exact que : « Tout ce qui peut marcher doit être mis en marche. Tout ce qui est réalisable doit être réalisé. » Rédige un texte avec des arguments pour appuyer ou réfuter cette affirmation.
5-Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique  menace dix des plus belles régions naturelles du monde.  
                            Le  réchauffement climatique est en marche : la plupart des scientifiques sont  aujourd’hui d’accord. Mais quelles   
                            seront les conséquences de ce coup de chaud  sur les écosystèmes de la planète ? C’est là-dessus que 
                            le groupe d’experts  intergouvernemental    sur l’évolution  du climat (Giec)  et des organisations environnementales comme le WWF (Fonds mondial pour la nature) ont planché. Et  leurs conclusions sont alarmantes: 
                            avec la hausse des températures, glaciers et neiges éternelles de  l’Himalaya vont fondre à vue d’œil. Quand 
                            ces réservoirs  d’eau gelée  auront presque disparu, le débit des rivières  diminuera nettement. Résultat, un 
                            assèchement des plaines humides du Terai en contrebas, menaçant entre  autres le rhinocéros indien. 
                            La température des océans  devrait elle aussi grimper. Et là, c’est la faune sous-marine qui risque de  payer 
                            le prix fort : les coraux vont mourir, privant les tortues d’une  importantes sources de nourriture par exemple. 
                            Sur la terre ferme, c’est pas  mieux. La montée du niveau de la mer grignotera les littoraux des continents 
                            comme  des  îles. Du coup, les animaux   de ces  côtes  devront   trouver  refuge  ailleurs.  Les climatologues 
                            prévoient aussi que les régions sèches le seront encore plus, mettant la  faune et la flore de ces zones en 
                            mauvaise posture.  
                            Toutes ces catastrophes  écologiques  ne sont pas  inéluctables : pour le Giec, comme pour  le WWF, il est 
                            encore temps d’agir. Dans l’urgence, en assurant la survie des espèces  menacés et, à long terme, en limitant 
                            les émissions de gaz à effet de serre. 
Anne BERNARD, Science et Vie Junior n°213, juin 2007.
-Question :  Quels arguments certains pays ont mis en avant pour ne pas signer le protocole  de Kyoto ?
                            (Le protocole  de Kyoto impose aux pays industrialisés une réduction drastique des émissions  des gaz à effet de serre. Les Etats-Unis, premier pollueur du monde, ne l’ont  toujours pas signé). 
6-J’ai choisi la terre
(Bien  que Parisien, Claude Michelet a repris à sa sortie de l’Ecole d’Agriculture, en  1960, une exploitation 
                            agricole  désaffectée en Corrèze.)   
  « Les jeunes quittent la  terre, nul ne peut les forcer à y rester. S’il est un métier qui ne se plie pas  aux dictats c’est bien celui-là. On peut, avec un peu de patience, faire de  n’importe quel agriculteur un ouvrier qualifié ; il s’habituera aux gestes, aux impératifs de son nouvel emploi et, même  s’il s’ennuie à sa tâche, son travail et 
                            son  rendement en seront peu  influencés. Je ne crois pas qu’un ouvrier à la chaîne adore son métier,  pourtant les voitures roulent. 
                            Rien de comparable avec  l’agriculture ; celle-ci ne peut être servie que de bon gré, une certaine  passion lui 
                            est nécessaire. La technique ne lui suffit pas, elle exige aussi de  l’amour et de l’instinct.
                            Il fut un temps où, en  contrepartie, elle assurait le pain quotidien et même un peu plus. Aujourd’hui,  elle est chiche, et certains, qui étaient prêts à l’aimer, se mettent à la  détester avec toute la violence des amoureux 
                            trahis. Plongé dans une société et un système qui poussent à la  consommation effrénée, l’agriculteur, dont les 
                            moyens financiers sont restreints, se sent frustré. Il ne peut acquérir  ce qu’on lui propose, ce qu’on lui impose à longueur de journée.
                            Pendant longtemps il se fit  une raison ; même lorsqu’il était conscient de la disproportion flagrante  qui existait entre son travail et son salaire, il se consolait tant bien que  mal.
                            Mais depuis quelques années,  on lui parle de loisirs, de vacances, de week-ends, de lecture et de  spectacles, 
                            de confort ménager, de tout ce bagage propre à l’évolution du niveau de  vie. Comment ne se sentirait-il pas 
                            brimé ?
                            J’ai, quant à moi, choisi. Je  sais qu’on ne peut jouir de tout à la fois. Nous avons ma femme et moi, pesé 
                            les avantages et les inconvénients de notre vie ici. Nous partageons une  idée de la qualité de la vie et c’est ici 
                            qu’elle se concrétise le mieux. »
D’après Claude MICHELET, J’ai choisi la terre.
-Question : Construis un texte argumentatif pour convaincre les jeunes à opter pour le travail de la terre et donc pour le métier de l’agriculture.
7-Vacances
En ce temps de vacances, le monde est plein de gens qui courent d’un  spectacle à l’autre, évidemment avec 
                            le désir de voir beaucoup de choses en peu de temps. Si c’est pour en  parler, rien de mieux ; car il vaut mieux 
                            avoir plusieurs noms de lieux à citer ; cela remplit le temps. Mais  si c’est pour eux, et pour réellement voir, 
                            je ne les comprends pas bien. Quand on voit les choses en courant elles  se ressemblent beaucoup. Un torrent, 
                            c’est toujours un torrent. Ainsi celui qui parcourt le monde à toute  vitesse n’est guère plus riche de souvenirs à la fin qu’au commencement.
                            La vraie richesse des  spectacles est dans le détail. Voir, c’est parcourir les détails, s’arrêter un  peu à chacun, et, de nouveau, saisir l’ensemble d’un coup d’œil. Je ne sais si les  autres peuvent faire cela vite, et courir à autre chose, et recommencer. Pour moi, je ne le saurais.
                            Pour mon goût, voyager, c’est  faire à la fois un mètre ou deux, s’arrêter et regarder de nouveau un nouvel 
                            aspect des mêmes choses. Souvent, aller s’asseoir un peu à droite ou à  gauche, cela change tout, et bien mieux que si je fais cent kilomètres.
                            Si je vais de torrent à torrent,  je trouve toujours le même torrent. Mais si je vais de rocher en rocher, le  même 
                            torrent devient autre à chaque pas. Et si je reviens à une chose déjà  vue, en vérité elle me saisit plus que si elle 
                            était nouvelle, et réellement elle est nouvelle. Il ne s’agit que de  choisir un spectacle varié et riche, afin de ne 
                            pas s’endormir dans la coutume. Encore faut-il qu’à mesure que l’on sait  mieux voir, un spectacle quelconque 
                            enferme des joies inépuisables. Et puis, de partout, on peut voir le  ciel étoilé ; voilà un beau précipice. 
Alain, Propos sur le bonheur (Gallimard).
-Question : Trouve les arguments nécessaires en faveur des vacances.
8-Folklore africain
La musique et la danse sont presque toujours associées. Les instruments  de musique comportent non 
                            seulement des instruments de percussion, mais d’innombrables instruments  à cordes et à vent : flûtes, 
                            harpes, koras, luths, cors, guitares, xylophones (balafons) … Mais le  rythme l’emporte sur la mélodie, et le tam-tam, dont les variations en font à lui seul un véritable  orchestre, fait partie de la vie du village africain.  
                            Il en va de même de la danse  qui est rarement un spectacle, mais plutôt une façon d’unir les membres 
                            de la communauté. Il y a des danses religieuses, des danses de  chasseurs, de cultivateurs, avant ou après 
                            les cultures, des danses pour les femmes selon leur âge et leur  condition, des danses pour les lutteurs 
                            victorieux, pour les funérailles des vieillards, pour les circoncis, des  danses réservées aux chefs et aux champions de guerre. Le cercle animé se ferme et tout le monde participe  soit en chantant, soit en battant 
                            des mains, soit en se lançant à son tour dans la ronde. Parfois un  griot, électrisé par le rythme et par les 
                            prouesses d’un danseur ou d’une danseuse, se jette à genoux à ses pieds,  grimaçant et martelant à mort son instrument. Le rythme syncopé, gracieux ou majestueux, scandé par  ces danseurs, est comme le pouls tumultueux et puissant de l’Afrique Noire dont les échos répercutés par  le continent américain inondent 
                            maintenant le monde sous les espèces du jazz ou des airs afro-cubains. 
D’après Joseph KI-ZERBO (Le Monde Africain Noir).
-Question : Rédige une liste d’arguments pour justifier l’utilité de l’organisation des festivals (folklore, bijou, musique, couscous…) dans une ville ou une région.
9-Le journal et son public
On fait un journal pour le public, ou du moins pour un certain public.  
                            Le public  est instable à l’image  du jour. Il n’est pas d’ailleurs sans  excuses. La vie aujourd’hui est plus lourde 
                            qu’autrefois, les affaires  plus  difficiles  et plus  absorbantes, les gens sont fatigués. Il est  un mot de notre époque 
                            qui  exprime  bien   l’état  dans lequel  se   trouvent  à la fin d’une  journée  de travail la plupart d’entre  nous : on a 
                            besoin,  dit-on, de  « se   changer  les idées ».  C’est   un  besoin   impérieux, comme  un  instinct   de  conservation.
                            On  se change   les idées  en  allant   au cinéma ;  chez soi  en tournant   le bouton  du poste de radio. On  ne noie 
                            la fatigue  intérieure  que l’on éprouve  que   dans  le  bruit, car   l’homme  moderne  déteste   le silence. Il  use du 
                            bruit  comme d’un opium. Il a  aussi perdu   le goût de lire, ou  du  moins, en   a perdu  l’habitude. Il  veut   être renseigné sans effort.  
                            La presse, ou  plutôt   une certaine  presse, celle  qui   cherche le gros  tirage,  flatte  cette  paresse. Les titres, les 
                            images, remplacent  de plus  en plus   le texte. Les récits  romancés,  l’aventure, apportent  ce changement  d’idées que paraît réclamer le lecteur. Les crimes, les drames  passionnels, servent  sa curiosité malsaine. La concurrence provoque une  surenchère qui  n’est   qu’une basse démagogie. Les journaux   se sont  engagés dans une voie  dont 
                            ils ne peuvent prévoir l’issue. 
Robert DUBARD (Encyclopédie française).
-Question : Tu aimes ou tu n’aimes pas les journaux ? Choisis deux ou trois arguments puis rédige un texte pour justifier ton choix.
10-Ces routes qui tuent
De nombreuses  raisons sont évoquées devant la multiplication des accidents de la route. Pour  les comprendre, il suffit  de  voyager en voiture sur  une longue distance et observer ce qui se  passe. Mais avant tout, il y a lieu de s’interroger  sur la représentation que se fait l’Algérien du véhicule, de la route, du  déplacement et de l’Etat. 
                            Le fétichisme de la voiture devenu  suicidaire par cet envoûtement de la vitesse qu’elle procure, particulièrement chez les  jeunes, se transforme en couloir de la mort, endeuillant les familles, laissant  des traces  de traumatismes irréversibles.  La voiture est devenue un objet d’affirmation sociale, une sorte de rapport de  force au rôle flou dont 
                            se saisit  l’inconscient  pour meubler  des vides   qui sont  à rechercher dans  un mode de vie incohérent, aussi bien 
                            avec la  modernité qu’avec la tradition.  
                            La route   est devenue un espace   d’expression de la force  et il  est aisé  de constater comment  de gros 
                            camions,  de  grands autobus  se lancent   à l’assaut du  temps sur une  chaussée  impropre  à la circulation. Le 
                            retard  accusé dans la construction des autoroutes se  fait payer très cher. 
                            Ce ne sont plus les « campagnes de  sensibilisation »  à coup de  prospectus et d’images de télévision  porteuses 
                            de  l’horreur,  qui suffiront  à diminuer   les risques. Ce ne sont  pas les  barrages  de  gendarmerie   reconnaissables 
                            par les  conducteurs à distance et devant lesquels on ralentit par peur du retrait du  permis de conduire, qui 
                            suffiront à  réduire les accidents. 
                            La réduction   des  accidents  consiste   à faire  de  la voiture   un moyen  de  facilitation de la vie, et non plus un cercueil  ouvert  en permanence. Elle consiste  à   offrir à  d’autres rêves  moins suicidaires, moins meurtriers que la  voiture.     
Ahmed Saïfi Benziane, Journal Quotidien d’Oran du 16 août 2007.
-Question : Rédige un texte dans lequel tu dérouleras les arguments que tu jugeras nécessaires pour convaincre les automobilistes des bienfaits d’une conduite intelligente et prudente.
11-Violence, ce fléau des stades
                              Un mal de société
Faudra-t-il un jour  construire  un  hôpital de campagne  aux abords de   chaque stade, les supporters  ne  sont 
                            pas toujours très sport. Après le  tabac, le sida, l’alcoolisme, le hooliganisme est l’un des fléaux du siècle qui 
                            défraye la chronique au fil des  matches et des années.  
                            Ce mal du siècle venu  d’ailleurs, frappe aux portes de tous les terrains mêmes les mieux organisés et  cadenassés. Le drame de Heysel très  frais dans les mémoires a démontré que le seuil de l’intolérable a été atteint.
                            Qui pousse ces pseudo-fervants  du sport à agir de la sorte ? Sont-ce nos footballeurs qui ne jouent plus  le jeu 
                            au point de  susciter   une réaction négative dans les tribunes et au sortir des  stades ?  
                            Est-ce  les coups   de sifflets arbitraires des hommes en noir  qui sont à l’origine  des actes   de déprédations 
                            et de violences commis chaque  week-end  sportif par une foule de  supporters insupportables ? Est-ce la 
                            défaite de l’équipe favorite face  à un adversaire qui joue la dernière carte relégation ?  Ou l’équipe   si  près 
                            du  but accession   ou  titre  national   Coupe  Championnat ?  Ou   bien  simplement  un   « petit  pont » style 
                            Bencheikh ou un  « dribble » de trop à la place d’une passe qui aurait ramené le but  de la victoire à 
                            l’équipe ? Allez savoir ce  qui se passe dans la tête de ces jeunes écervelés.
Y.Khalifa, Journal LE MATIN du mercredi 1er mars 1995.
-Question : Tu fais partie du comité des supporters d’un grand club de football, quels arguments tu développerais pour inciter les jeunes au fair-play et à la non violence dans les stades ?
12-Le goût des pois chiches
Peut-on savoir quel est le goût des  pois chiches dans la bouche de quelqu’un qui les aime   bien  même si, soi- même, on ne les aime pas ?
                            Non, on ne peut pas savoir ce que ressent son voisin lorsqu’il mange des  petits pois, et ce pour deux raisons. D’abord, parce que notre goût dépend  de la sensibilité de nos cellules gustatives. Or, cette sensibilité varie d’un  individu à l’autre en fonction des gènes qu’il porte. Mais il y a aussi une  autre raison qui est liée à notre histoire « gustative », en clair, aux  aliments que nous mangeons au cours de notre vie et  aux souvenirs qui sont liés à ces aliments.  Par exemple si, dans votre enfance, chaque fois que vous  mangiez du steak, votre mère vous souriait,  aujourd’hui, sans vous en rendre compte, vous associez le steak  à ce souvenir et vous adorez. En revanche, si  votre père vous grondait lorsque vous mangiez des brocolis,  pas étonnant que vous les détestiez  maintenant. Et comme ces souvenirs n’appartiennent qu’à vous seul, vous ne  pouvez pas éprouver les mêmes plaisirs ou les mêmes dégoûts que votre voisin en  mangeant. 
Science & Vie JUNIOR, n°215 août 2007.
-Question : Pois chiches, petits pois, haricots blancs ou lentilles, lequel tu préfères pour son goût ? Pourquoi ?
13-Remède ou poison ?
Malgré son succès, le chocolat a mauvaise réputation : on le soupçonne d’abîmer les dents, de faire gros sir, de provoquer des crises de foie et même de donner des boutons ! Or le chocolat est un aliment qui apporte beaucoup à notre corps. Parce qu’il contient des sucres et des graisses, il est énergétique et procure force et résistance. Parce qu’il renferme des vitamines, il est tonique et donne de la vigueur aux muscles et au cerveau. Il contient en outre des sels minéraux indispensables à l’organisme. Pour toutes ces raisons, le chocolat est conseillé aux enfants comme aux sportifs et, si l’on en mange avec modération, il n’a que des qualités. Il serait même très bon pour le moral !
D’après Frédérique Salsmann, Chocolat show. Editions Epigones.
-Question : Les enfants et les adolescents aiment beaucoup les confiseries (bonbons, chocolat…), construis un texte pour les sensibiliser et leur démontrer que l’abus de ces friandises est préjudiciable à la santé.
14-Protection de l’environnement
En matière de protection de  l’environnement, la cote d’alerte est dépassée depuis trop longtemps pour se  demander s’il y a encore de la place pour de salutaires prises de conscience.  Les mises en garde de toutes ces dernières années n’ont pas dissuadé les  prédateurs de poursuivre leur travail de sape des grands équilibres  écologiques. Il est difficile de croire que les retombées des catastrophes de  Tchernobyl, de Bhopal, de Seveso, les explosions atomiques à ciel ouvert  laisseront l’atmosphère indemne de mortelles atteintes. S’ajoutent à cela une  déforestation accélérée, une périlleuse fonte des glaciers. Le tableau est  d’autant plus chaotique qu’il y a une interaction évidente entre les différents  composants de l’équilibre écologique. Le réchauffement climatique aura ainsi  des incidences forcées sur l’activité des océans dont l’évolution des niveaux  pourrait constituer une menace contre la planète. Le commun des mortels  n’ignore désormais plus l’imminence de ces périls dont la gravité peut d’autant  moins, donc, échapper aux grands décideurs dans le monde. Il ne s’agit pas de  récuser les avancées de la technologie, mais les grands groupes industriels,  qui n’ont que le souci de faire tourner leurs machines, n’ont pas trouvé de  parade miraculeuse aux dégâts provoqués par leurs entreprises multinationales  qui prennent une part considérable aux émissions des gaz à effet de serre.  L’humanité se trouve ainsi sacrifiée aux enjeux d’une course effrénée au taux  de croissance qui se justifie par un fonctionnement à plein régime des usines  et donc un recours à haut débit à des énergies polluantes. Si un être humain  est blessé sur une partie de son corps, il en gardera des séquelles physiques  et psychologiques malgré des soins efficients. Il en va de même pour la nature  si elle est privée des forêts, des neiges, si les mers dépassent leur niveau  requis et si le cycle des saisons s’en trouve perturbé. Les dérèglements  écologiques constituent aujourd’hui une bombe à retardement dont des êtres  humains réputés intelligents s’acharnent à actionner le mécanisme de mise à  feu.  
                          
EL WATAN du jeudi 3 avril 2008.
-Question : Donne trois ou quatre raisons qui font que les grands groupes industriels restent insouciants quant aux grands équilibres écologiques de la planète et accordent donc peu d’intérêt à la préservation de l’environnement.
15-Pour la peine de mort
 Si j’étais un prince, je ne  permettrais pas la peine capitale dans ma cité, mais je ne tolérerais pas non  plus qu’un assassin puisse devenir une vedette au mépris de la douleur  inconsolable des proches de sa victime, au mépris de sa mémoire. J’exigerais  qu’on lui inflige des traitements quotidiens auxquels il préférerait de loin la  mort. Je trouve dégoûtant qu’un criminel puisse avoir l’occasion de prétendre  que par les années passées en prison il a payé sa dette envers la société. Il  ne paiera jamais sa dette envers ceux qui portent en eux comme une plaie vive  le fantôme de sa victime, les parents, les proches, celles et ceux en qui  l’être tué a laissé un creux que le temps ne pourra jamais combler. La facilité  avec laquelle on enterre les victimes et leurs proches pour faire tinter des  cloches sur le sort des criminels, qu’on transforme d’ailleurs parfois en  symboles positifs, en vedettes, cette facilité me donne envie de vomir.
                            C’est vrai que ceux qui  éprouvent de la sympathie pour eux ne sont jamais ceux qui les ont  personnellement subis. Les grandes idées ne sont belles que si elles ne nous  coûtent rien. 
D’après Sami Tchak, La fête des masques. Editions APIC.
-Question : Développe un autre point de vue sur la peine de mort avec des arguments qui soutiendraient le contraire de ce qu’avance l’auteur.
16-Réactions d’abonnés
Hervé Mathoux est un célèbre journaliste de sport et présentateur de l’émission l’Equipe du Dimanche sur Canal +. Dans une longue interview réalisé par le journal sportif algérien Le Buteur, voilà ce qu’il disait à propos des abonnés de cette chaîne cryptée et spécialement ceux qui suivent son émission : « Moi, j’essaye chaque jour de me mettre dans le peau de l’abonné de Canal+ et imaginer ce qu’il peut attendre de la chaîne. C’est un exercice très difficile en soi car les gens ont des envies complètement différentes. Nous recevons des réactions d’abonnés par e-mail. L’un vous dit que ce que vous avez fait est scandaleux, alors que l’autre trouve que c’est génial. La difficulté réside dans le fait que chacun croit que son approche est unique et partagée par tous. Même chose pour le positionnement par rapport à un club. Après un Lyon Bordeaux, par exemple, on reçoit des commentaires critiques d’abonnés qui jurent que nous avons été pro-Lyon et d’autres qui martèlent que nous avons scandaleusement soutenu Bordeaux. Dans des cas pareils, nous envoyons la lettre de l’un à l’autre pour démontrer à tout le monde que, finalement, nous avons été neutres. Tout cela pour dire qu’il est difficile de contenter tous nos abonnés. Malgré cela, j’essaye de deviner ce qu’ils désirent trouver sur Canal+ à l’occasion de chaque émission. Je sais, par exemple, qu’ils attendent des images et des informations plutôt que des commentaires, qu’ils recherchent un traitement rigoureux d’un fait de match, comme une position douteuse de hors-jeu, quitte à en faire un feuilleton de plusieurs minutes, afin qu’ils aient l’idée la plus claire possible sur l’action de jeu. »
Le Buteur n°636 du Mardi 26 août 2008.
-Question 1 : Imagine  les arguments d’un fan d’un club de football qui considère que son équipe est  la meilleure du championnat.
                      -Question 2 :  Quels arguments peut-on développer pour affirmer qu’une émission  (laquelle ?) est intéressante ?
17-La peine de mort ? La belle affaire !
De partout fusent des appels à appliquer la peine de mort à l’encontre de l’assassin de Chaïma. Mon Dieu ! Cette gamine ne mérite-t-elle que cela ? Que son assassin s’en tire à si bon compte ? Qu’il soit aussi rapidement délivré de la vie ? Il fut un temps où j’étais moi aussi pour la peine de mort à l’encontre des violeurs et des assassins d’enfants. Dans un réflexe atavique. Primaire. J’en suis revenu. Parce que me rendant compte finalement que cette voie était celle de la complicité active avec le violeur et l’assassin. Non ! Il faut que le monstre vive. Qu’à chacun de ses réveils, il implore et supplie encore la mort de venir vite le délivrer. Et que nous la lui refusions, cette mort expéditive et tellement facile. Il faut, au contraire, que sa santé devienne notre préoccupation première à tous. À l’administration pénitentiaire. À la justice. Aux médecins. À tout ce qui peut le garder longtemps, longtemps, longtemps, le plus longtemps possible vivant à son calvaire. Il faut qu’il sache qu’il existe certains quartiers carcéraux qui lui feront ressentir toutes les nuits la terrible déchirure du viol. Mais qu’au petit matin, après les départs de ses « visiteurs du soir », il se prépare déjà aux « petites morts » à venir, la nuit suivante. Il faut que le moindre bruit dans le couloir menant à sa cellule le fasse tressaillir d’effroi, mais juste assez pour qu’il ne s’évanouisse pas et voie en toute conscience sa porte s’ouvrir et les cohortes s’y engouffrer pour le « marquer » des stigmates de l’immonde. Cet « homme » doit vivre assez pour renier sa religion, toutes les religions et n’en souhaiter qu’une, celle de la Délivrance. Et la mosquée, ou l’église ou la chapelle ou la synagogue de la Délivrance doit lui rester close. Le tuer tout de suite serait assassiner une seconde fois Chaïma. Qui veut commettre cet autre crime ignoble de facilité expéditive ? Pas moi !
Publié par Hakim Laâlam le mardi 06.10.2020, https://www.lesoirdalgerie.com.
-Question : Lequel des textes 15 (Sami Tchak) ou 17 (Hakim Laâlam) tu préfères ? Donne des arguments pour expliquer ton choix.